Le miel semble tourner au fiel. La perplexité du PM va grandissante devant l’énormité et la complexité de la tâche. Le technocrate doit faire face à divers mouvements sociaux, signes annonciateurs d’un lendemain qui déchante. La semaine dernière, ce sont les enseignants qui ont exprimé leur ras-le-bol face à leurs conditions de vie et de travail à travers une grève de 48 heures.
Pour leur part, les syndicats de transitaires et déclarants en douane observent depuis près d’une semaine un mouvement de débrayage paralysant les activités au Port Autonome de Lomé, le poumon de l’économie nationale. Et comme si cela ne suffisait pas, ce sont les étudiants de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) qui durcissent le ton. Cela fait plusieurs jours que ça chauffe du côté d’Adewui. Auparavant, c’était le personnel soignant et les élèves de l’Ecole Nationale des Auxiliaires médicaux qui étaient en grève pour réclamer des conditions de vie décentes. Bref, c’est tout le front social qui est en ébullition. La preuve que rien ne va dans le pays. De quoi donner de l’insomnie à Fo Houngbo.
La CPP sort de sa torpeur
Ouf ! Le parti de l’ex-président de la République Annexe son Excellentissime « Eduardo Koqdjovi» sort enfin de son sommeil comateux. A vrai dire, on n’a plus souvenance de la dernière sortie médiatique de cette particule. Depuis que les premiers responsables ont atterri à la mangeoire, ils se sont enfermés dans leur tour d’ivoire. C’est vrai que la bouche qui mange ne parle pas. Mais le départ fracassant de l’éminence grise Eduardo Koqdjovi de la présidence il y a quelques jours a permis à la CPPutain de recouvrer de la voix.
Le parti a pondu lundi un communiqué aux termes enflammés qui tranche catégoriquement avec la position habituelle de cette formation politique. On ne reconnaît plus la CPP, l’enfant de chœur, le béni-oui-oui des Re P Tiles. On se croirait au début des années 90 où l’UTD d’alors faisait la pluie et le beau temps. Mais les difficultés de Fo Koqdjo et son parti vont commencer quand ils ont poignardé l’opposition démocratique en 1994. Pour son ventre, le parti s’est prévalu du titre de parti charnière et a fait capoter tout. Il tomba alors en disgrâce aux yeux du peuple qui le laissa tomber « gboya ». Depuis, il ne sait plus à quel saint se vouer. Tantôt il se réclame de l’opposition modérée, tantôt il dit qu’il est de l’opposition constructive, « tantard », il s’affuble du titre d’opposition traditionnelle…La CPPutain va-t-elle retrouver sa notoriété d’antan ? On attend de voir.
L’insécurité de retour
L’autre domaine dans lequel le Premier des ministres togolais doit se faire beaucoup de souci est celui de la sécurité. Même si les Togolais n’arrivent pas à manger à leur faim, ils ont au moins besoin de vivre et circuler en toute quiétude sans crainte d’être attaqués. Nous ne sommes pas quand même à Mogadiscio en Somalie ou encore à Tikrit en Irak où nous devons vivre en permanence dans la hantise de la peur. Les autorités peuvent nous arracher tout, mais de grâce, qu’elles garantissent notre sécurité.
Depuis un certain temps, l’insécurité qui était en net recul dans le pays, signe un retour à grandes enjambées. Les holp up, les cambriolages, les rackets sont devenus le lot quotidien des populations. Il ne se passe pratiquement de jour où on ne signale à Lomé des braquages, des vols à mains armées, des vols de moto…. Le plus inquiétant, c’est que le premier concerné, le ministre Atcha « Kplikplitina » préposé pour assurer la sécurité des citoyens ne semble guère ému par le phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Alors que les populations sont à la merci des malfrats qui font la loi dans la capitale, le ministre passe tout son temps à somnoler allègrement aux différentes manifestations qu’organisent le clan. La vie des Togolais est le dernier souci de nos dirigeants. Pendant qu’ils font la bamboula à Kara là-bas, les populations s’attirent la foudre des malfrats à Lomé. N’est-ce pas que c’est comme ça le pays est et nous sommes dedans ?
TVT, indésirable à l’EAMAU
Les étudiants de l’Ecole Africaine des Métiers de l’Architecture et de l’Urbanisme (EAMAU) ont poursuivi leur grève lundi dernier. Ils se sont opposés à la reprise des cours demandée par la « ministricule» de la CPPutain. Aujourd’hui, c’est la démission du directeur de l’école qu’ils demandent. Passons.
Comme d’habitude, les journalistes étaient présents sur les lieux afin de couvrir le sit-in. Mais il était difficile de rentrer dans l’enceinte de l’école. « Vous êtes de quel organe ? », telle était la question posée à chaque « con-de-frère » avant de l’autoriser à rentrer. A part cette question, ces manifestants scrutent chaque rentrant en cherchant les « journaleux » de la TVT. Ainsi les micros, les caméras, les vêtements, même le regard et les démarches sont passés au peigne fin. « TVT, nous ne t’aimons pas », scandait la foule. « Ils sont venus ici couvrir deux évènements. Mais ils n’ont jamais montré les images. On ne veut plus les sentir ici », martèlent les étudiants. Heureusement que ces « con-de-frères » de la TVT n’étaient pas présents. Sinon où vont-ils déposer leur figure ? N’est-ce pas que la TVT vient de perdre sa crédibilité?
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Dans un élan de faire unilatéralement les réformes constitutionnelles et institutionnelles, le pouvoir RPT a été arrêté par l’opposition parlementaire qui a menacé de pratiquer la politique de la chaise vide à l’Assemblée tricolore. Mais le prégo de celle-ci, Abass « Bon Faux » a vu le « p’ti » et il a mis en place le Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation (CPDC). Les particules d’opposition ne figurent pas dans la composition de ce CPDC, comme dans l’Accord Politique Global (APG). Que vont donc devenir les partis à l’instar du PDRien, CPPutain, CDAPaysan quand on sait que c’est avec leur présence dans ces choses-là qu’ils arrivent à négocier leur place à la mangeoire ? C’est pourquoi les CPPutains ont sorti un communiqué dans lequel ils expriment leur colère.
Pour eux, les partis parlementaires ne peuvent pas défendre leur intérêt dans la compétition électorale. Nous, quand on a appris ça, on s’est demandé si ces gens sont tombés sur la tête. Qui leur a dit de n’avoir aucun député pendant les élections législatives dernières ? En tout cas, ils n’auront que leurs yeux pour pleurer.
Les « vingte »-mille dévalués
On dirait que nos « zotorités » n’ont pas pitié des enfants des gens. Qui ne sait pas dans ce rectangle de pays la galère dans laquelle vivent les « zétudiants » ? C’est quand les aides qui sont de «vingte »-mille francs tombent comme la pluie dans le désert du Sahara qu’on aperçoit pour quelques jours un petit sourire sur les lèvres de certains. Il se dit que la galère de ceux qui sont logés dans les cités est plus coriace et « plus pire » que pour ceux qui ne le sont pas. Les mauvaises langues disent qu’il suffit aux hommes d’avoir 200F pour coucher avec les « zétudiantes » qui sont logées. Vrai ou faux ?
Bien qu’étant insuffisante depuis toujours, cette somme a été dévaluée sans préavis. Au lieu de « disse »-mille deux fois, c’est 19 300 F que nos « galériens » perçoivent. De sources floues difficilement vérifiables, avec le système LMD adopté cette année, une aide de 15 000F avait été promise à nos « je connais », comme les appellent certains « mon pays », pour leur permettre de faire des recherches. Non seulement ils n’ont pas eu les 15 000 F, mais en plus les « vingte »-mille ont été dévalués. Un de nos « zamis » « zétudiants » avec l’espoir de recevoir cette somme soi-disant destinée à la recherche, a emprunté 15 000 F chez son papa en jurant de le rembourser une fois qu’il percevra sa double aide. Quand celle-ci tomba, il fit la soustraction « kpoo » et donna les 15 000 F promis à son père. « Chose promise, chose due », dit-on. Combien reste-t-il à notre ami serré ?
En ce moment, des murs sont en train d’être érigé devant le portail principal de l’Université de Lomé. Au début des travaux, on croyait que c’était tout le campus qui allait être contourné, plutôt, clôturé, mais « kpaoo ». Quand on a voulu voir clair dedans, quelqu’un nous a confié que c’est avec l’argent qu’on a retiré des « vingte » mille francs qu’on fait le travail et que petit-à-petit, tout sera fait. Kéi ! C’est vrai ça ? Certains « zétudiants » disent préférer cohabiter avec les lézards, les cafards, les serpents et que sait-on encore, que de se voir réduire leur aide. En tout cas, une chose est sûre, c’est bon de clôturer l’UL, mais ce n’est pas en clôturant cette forêt que les bestioles vont déménager.
A vos marques, partez !
Le jeudi prochain sera lancée une fois encore l’élection de la plus vilaine, mille pardons, belle fille du « Gnassingbéland ». Comme d’habitude, le « prégo » à vie du Comité d’organisation de cet évènement « Fo Gassipa » ne lâchera pas l’affaire et ne se laissera pas faire. N’en déplaise aux jaloux de ses acquis.
Ce jour là, c’est deux lancements qui vont se faire. En premier lieu, ce sera le lancement du comité d’organisation, et deuxièmement, ce sera le coup de sifflet de départ pour celles qui aspirent être la Miss 2009 de consulter les marabouts, les puissants « goti goti » et autres. Il se dit qu’après le lancement de l’évènement, les marabouts et les charlatans sont ceux qui se réjouissent plus car leurs poches vont prendre des volumes à cause des nombreuses clientes. Il paraît que ce ne sont pas seulement les filles elles-mêmes qui vont voir ces individus, mais les membres de leur famille aussi. Des sources « inclaires» disent que certaines vont jusqu’à rester chez ces charlatans et qu’avant la tenue de l’évènement, elles tombent enceintes et n’arrivent plus à participer à l’élection. Par ailleurs, c’est l’occasion pour d’autres d’aller à des « zanmé toto » et participer à des jeûnes et prières. Les pasteurs aussi vont lécher un peu leur doigts non ? Dans tous les cas, c’est une seule demoiselle qui sera élue, mais impossible n’est pas togolaise. Bonne « siance » quand même.
Afia Mala, que l’on surnomme « la Princesse des rives du Mono », revient avec un 8ème album, intitulé Afia mala à Cuba, entièrement afro-cubain. Passionnée par la Salsa, la chanteuse togolaise n’a pas hésité à aller enregistrer avec l’orchestre Aragon dans le mythique studio Egrem, à Cuba. Interview.
La Princesse des rives du Mono possède une voix émouvante. Elle nous fait découvrir à travers ses chansons son amour pour sa mère et son pays, les conditions des femmes et des enfants en Afrique, l’injustice et la paix. Nommée à différents prix musicaux, dont le Prix de la Découverte RFI pour sa chanson « Ten Hompte » (La Terre Noire) en 1984, Afia Mala a découvert sa vocation en 1974, lors d’un concert organisé au Palais des Congrès de Lomé (Togo) où elle a chanté devant près de 4 500 personnes. Elle nous a accordé un entretien.
Afrik.com : A quel point votre attirance pour la salsa a-t-elle influencé cet album ?
Afia Mala : Entièrement. J’ai toujours été influencée par la salsa. J’ai toujours mis une touche de Salsa dans ma musique. L’Afrique de l’ouest a été bercée par la salsa. Quand remonte au temps de l’esclavage, les Africains qui sont partis dans différents pays de l’Amérique ont ramené un peu de leur culture ; et après il y a eu la colonisation d’où viennent les noms de famille Da silvera, De souza, etc, au Togo et au Bénin. Nous avons été bercés par cette musique afro-cubaine. Mes parents ont toujours écouté Aragon...
Afrik.com : Justement, vous avez enregistré dans le studio mythique Egrem de Cuba avec l’orchestre Aragon. Comment s’est faite cette rencontre ?
Afia Mala : Je voulais aller aux sources de la musique salsa. La rencontre avec Aragon a été vraiment un miracle. Dans la vie lorsque que l’on souhaite très fort quelque chose, ça fini toujours par arriver. Je discutais avec un ami de mon envie de faire un album spécial salsa, et il m’a proposé d’aller le faire à Cuba car il connaissait bien les gens du pays, ainsi que l’orchestre Aragon. Imagine la joie que ça m’a provoqué ! Donc il m’a tout arrangé. C’était super. J’ai enregistré à La Havane, dans le légendaire studio Egrem où les plus grands artistes comme Franck Sinatra, Joséphine Becker, ont enregistré.
Afrik.com : De quoi parlez-vous dans cet album.
Afia Mala : Je parle de l’amour d’un enfant pour sa mère, d’où le morceau « Maman » ; de la beauté de mon pays d’où le titre « Togo » ; de l’amour d’où les titres « Tétéva », qui veut dire Approche toi de moi, et « Lonlon vavan », qui signifie le grand amour en Mina (langue togolaise).
Afrik.com : Vous en êtes à votre 8ème album, comment expliquez vous votre succès ?
Afia Mala : C’est un aboutissement. Beaucoup de travail. Ce disque se vend. Il n’y a que de bonnes critiques. Il vient d’avoir 3 T dans le magazine Télérama, et en plus c’est la seconde fois que nous sommes en rupture de stock. Que du bonheur !
Afrik.com : Vous êtes une artiste polyvalente, vous passez de la musique traditionnelle au zouk en passant par la Salsa. Comment définiriez-vous votre style ?
Afia Mala : Je pense que, quand on fait de la musique, il ne faut pas regarder qu’au bout de son nez. Il faut regarder beaucoup plus loin. Toucher tous les publics. Regardez aujourd’hui, je suis partie de Lomé pour aller faire un disque à Cuba. Je veux que mon public se retrouve dans chacune de mes chansons.
Afrik.com : Quelles sont vos influences musicales ?
Afia Mala : Je suis influencée par la Salsa, bien sûr, par le Blues. J’écoute toutes sortes de musique.
Afrik.com : On vous compare souvent votre voix à celle de Bella Bellow…
Afia Mala : C’est une joie, un honneur qu’on compare ma voix à celle de Bella Below. Malheureusement, je ne l’ai pas connue. J’étais encore dans mon village de Vogan quand Bella Bellow chantait. Ses chansons m’ont bercée. Alors vous comprenez la fierté que ça représente pour moi !
Afrik.com : Pourquoi vous appelle-t-on la Princesse des rives du Mono ?
Afia Mala : Le mono est un fleuve qui traverse le Bénin jusqu’au Togo. Ce fleuve passe vers la maison familiale. Et mes grands parents étaient rois au Bénin. C’est pour cela qu’on m’appelle la princesse des Rives du Mono. Pour moi, je suis une princesse.
Afrik.com : Il y a beaucoup de jeunes talents au Togo qui n’arrivent pas à sortir de l’ombre.
Afia Mala : C’est très compliqué au Togo, nous n’avons pas de producteur proprement dits, ni de bons studios d’enregistrement. Pour faire un bon disque, il faut sortir de Lomé. Les moyens sont faibles et, en plus, avec la crise du disque, les gens n’osent pas investir dans la production des jeunes artistes. Ils ont peurs. C’est triste à dire, mais il faut que les jeunes essaient de se démarquer
Afrik.com : Et avec la crise du disque, comment vous en sortez-vous, les artistes ?
Afia Mala : Nous essayons de vendre partout. En plus de ça, il y a la vente numérique qui marche bien. Malheureusement, le Togo ne possède pas les outils nécessaires pour la nouvelle technologie. C’est dommage. Il faut que les autorités togolaises nous aident à développer notre art parce que ça ne touche pas que l’univers de la musique. Il y a aussi les peintres, par exemple… la liste est longue.
Afrik.com : Vous vivez à Islamabad, au Pakistan. Comment votre musique est-elle perçue là-bas ?
Afia Mala : Je voyage beaucoup. Mon mari est souvent muté dans différents pays. Actuellement, nous sommes au Pakistan, mais je fais des va-et-vient entre Lomé et Islamabad.
Afrik.com : Quelles sont les dates de concert prévues ?
Afia Mala : Je serai à la Bellevilloise, à Paris, le 26 mars. Et puis je ferai une grande tournée en mai avec l’orchestre Aragon. Vous pouvez retrouver toutes mes actualités sur mon site
Pour plus d’informations :
- Consulter le site d’Afia Mala
- Commander l’album Afia mala à Cuba, Label Frochot Musique / Cantos – distribution PIAS, 2008
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Librairie STAR : 593 Rue Sylvanus Olympio LOME-TOGO. Cel: