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«Les entreprises industrielles de la région ouest -africaine, font face à de nombreuses contraintes internes et externes qui pénalisent leurs performances.

Le tissu industriel des huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) est, en général, très faible et participe peu à la formation du Produit intérieur brut (PIB). Selon les statistiques de l’union, la contribution de l’industrie varie entre 12 et 27 %. Au Mali, le parc industriel, qui n’est composé que de 343 unités, majoritairement -exactement 82,3 %- constitué de petites et moyennes entreprises (PME) ne contribue qu’à hauteur de 11 % dans la formation du PIB et n’emploie qu’environ 17 000 travailleurs permanents ».

Ce constat a conduit l’Uemoa à initier un nouveau projet intitulé « Programme de restructuration et de mise à niveau de l’industrie » (PRMN) dont le lancement a eu lieu vendredi, à l’hôtel Salam sous la présidence de Ousmane Thiam, le ministre de la Promotion des Investissements et des Petites et Moyennes entreprises, et en présence de Guy-Amede Ajanohoum, représentant le président de la Commission de l’UEMOA.

Adopté le 29 juin 2006 par le Conseil des ministres de l’Union, le PRMN matérialise la volonté des instances communautaires d’intégrer et de positionner avantageusement notre secteur productif dans le contexte concurrentiel des accords de l’Organisation mondiale du commerce et dans la perspective de ceux du Partenariat économique avec l’Europe (APE). Il se situe aussi dans le prolongement des réformes communautaires, notamment l’adoption en 1999 de la politique industrielle commune, dont l’ambition est de faire de l’UEMOA un acteur significatif de la mondialisation dans le cadre d’un développement industriel durable.

Le PRMN permettra de relever le niveau des activités économiques dans l’espace communautaire, qui connaît actuellement un certain fléchissement, en raison des contre-performances du secteur secondaire. A terme, le PRMN ambitionne de développer un secteur productif performant exportateur et pourvoyeur d’emplois dans les huit pays membres de l’Uemoa afin de vaincre durablement la pauvreté de manière structurelle dans les différents pays.

Pour parvenir à ses objectifs, le programme s’adossera à deux types de fonds afin de mobiliser les 202 milliards de Fcfa nécessaires à son financement : un fonds de restructuration destiné à financer les opérations de restructuration et un fonds de mise à niveau destiné à financer les opérations de mise à niveau. L’exécution du programme se fera en deux phases : une phase pilote et une phase de déploiement.

La phase pilote placée sous le leadership de l’Uemoa est conduite par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI). Elle va s’étendre sur deux ans et comportera deux niveaux d’intervention : l’installation des organes institutionnels du programme et le lancement d’échantillon auprès de 120 entreprises. Cette opération coûtera 10 milliards Fcfa à l’Union.

La phase de déploiement s’étendra sur trois ans et permettra de généraliser le programme à l’ensemble des entreprises désireuses de se soumettre à ses critères d’évaluation. Elle s’attachera à étendre ses activités à 1000 entreprises (dont 670 mises à niveau et 330 restructurées). La méthodologie d’approche de l’un ou l’autre programme s’établit suivant une démarche à trois niveaux. Le pré-diagnostic détermine le champ d’investigation afin de fournir les critères d’éligibilité de l’entreprise à l’un ou l’autre programme et proposer la thérapie conséquente.

La phase diagnostic-stratégique va analyser les fonctions de l’entreprise en tenant compte des contraintes liées à la compétitivité dans le contexte des mutations économiques et technologiques dans son environnement concurrentiel. Et le plan de restructuration traite principalement des ajustements structurels et financiers. Son objectif est de permettre à l’entreprise de retrouver sa bancabilité et répondre aux critères d’éligibilité à la mise à niveau.

Pour les pays disposant déjà de programmes nationaux de restructuration et de mise à niveau, comme le nôtre, il est prévu de procéder à un test sur cinq entreprises par pays. « Dans le contexte spécifique du Mali, ce test s’illustrera comme une interface d’appoint dans le cadre de l’agenda coton-textile, en particulier dans le domaine de la production d’huiles où des réponses immédiates doivent être apportées », a expliqué Guy-Amede Ajanohoum.

Source : L’Essor

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