Déploiement policier à Lomé où l'opposition veut manifester
Les forces de l'ordre se sont déployées mardi matin dans des quartiers de Lomé, où le principal parti d'opposition a maintenu son appel à manifester contre les résultats de la présidentielle du 4 mars, malgré une interdiction gouvernementale.
Des policiers casqués et armés de matraques barraient les accès du quartier populaire de Bè, où se trouve le siège de l'Union des forces de changement (UFC), le parti du principal opposant Jean-Pierre Fabre.
Sur une grande avenue du quartier, quelque 200 jeunes se sont rassemblés et défiaient à distance un groupe de policiers.
"43 ans c'est trop! notre pays n'est pas un royaume ni un héritage", s'indignait l'un d'entre eux, Agbe Gnaglo, âgé de 22 ans.
Le président sortant Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis la mort en 2005 de son père le général Gnassingbé Eyadéma, a été officiellement réélu avec plus de 60% des voix, selon les chiffres officiels.
M. Fabre, qui affirme avoir remporté le scrutin, a appelé avec d'autres petits partis d'opposition à manifester mardi contre ces "résultats frauduleux".
Le gouvernement togolais a fait savoir lundi que la manifestation de l'opposition ne serait pas autorisée.
AFP
l'UE dénonce les irrégularités à la présidentielle
Faure Gnassingbé, le fils du général Eyadéma qui dirigea d'une main de fer le Togo pendant trente-huit ans, a été déclaré réélu avec 60,92 % des voix, samedi 6 mars au soir à Lomé. Mais son ambition d'être légitimé par un scrutin transparent, cinq ans après une élection truquée marquée par 500 morts, semble hors d'atteinte.
Non seulement son principal opposant, Jean-Pierre Fabre, crédité officiellement de 33,94 % des suffrages, clame qu'il est le véritable vainqueur et menace de recourir à la rue, mais le rapport préliminaire des observateurs de l'Union européenne (UE), qui a financé le scrutin, dénonce "des mesures insuffisantes de transparence".
Ce document, publié le 6 mars au nom des 130 observateurs européens, ne conforte pas les accusations de bourrage d'urnes et de faux bulletins de vote formulées par l'opposition, mais il pointe plusieurs sources d'irrégularités. L'inégalité entre les candidats s'est d'abord manifestée bien avant le vote du 4 mars, selon l'UE.
Un mois avant le début de la campagne officielle, seule autorisée, s'est développée une "campagne déguisée (...) massivement dominée par la machine électorale de Faure Gnassingbé". Le rapport note la "mobilisation des fonctionnaires" en faveur du président sortant et l'"utilisation de bâtiments publics". Mais surtout, les observateurs disent avoir été "témoins de distribution de riz à des prix trois à quatre fois inférieurs au prix du marché" par des militants du parti de M. Gnassingbé, une denrée connue sous le nom de "riz Faure". Ces sacs de riz proviennent de dons de partisans, s'est défendu le porte-parole du président sortant, Pascal Bodjona.
Le rapport de l'UE indique aussi que les médias d'Etat ont consacré "jusqu'à 96 % du temps de parole" au président sortant sans s'attirer les foudres de la "Haute Autorité " censée faire respecter l'égalité.
Le soupçon le plus grave émis par les observateurs européens concerne le mode de transmission des résultats locaux à la commission électorale "indépendante" chargée de les centraliser. Le processus a fait l'objet d'une note signée le soir même du vote "à 23 heures" par le seul président de la commission.
Enfin, le prérapport de l'UE insiste sur le fait que la mise en oeuvre, comme prévu, de la triple transmission des résultats "via une connexion Internet satellitaire, par fax et par GSM", seule à même de "garantir l'intégrité des résultats" s'est heurtée à une "résistance". Selon plusieurs sources, certains appareils de transmission sont "tombés en panne", ouvrant la voie à une transmission manuelle propice à la fraude.
Protestant contre un "coup de force électoral", les opposants se disent harcelés par l'armée. Ils appellent à la "résistance " et annoncent une "grande marche", mardi à Lomé. Reste à savoir si la population, traumatisée par la répression sanglante des protestations contre la fraude électorale en 2005, répondra à leur appel.
Philippe Bernard
lemonde.fr
LA FRANCE REFUSE DE SE PRONONCER
La France a refusé, lundi 8 mars, de se prononcer sur la victoire au Togo du chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé.
"N'ayant connaissance ni des résultats définitifs de l'élection présidentielle, ni des rapports définitifs des différentes missions d'observation électorale présentes sur place, je ne suis pas en mesure de répondre à votre question", a répondu à la presse Bernard Valero, porte-parole du ministère des affaires étrangères français. Il était interrogé sur le fait de savoir si la France reconnaissait la victoire du président sortant.
lemonde.fr
Farce électorale au Togo
Faut-il encore organiser des élections au Togo? Chaque scrutin se déroule invariablement selon le même scénario, depuis «l'ouverture démocratique» concédée au début des années 1990 par un pouvoir qui n'a jamais cessé d'être autocratique. Tricherie à grande échelle, vaines protestations d'opposants, manifestations réprimées par l'armée... La dernière présidentielle, le 4 mars, n'a pas dérogé à la règle.
Faure Gnassingbé, 43 ans, fils du général-président Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé pendant 38 ans ce petit pays d'Afrique de l'Ouest, l'a officiellement emporté avec 60,92 % des voix. Seul problème: Jean-Pierre Fabre, principal candidat de l'opposition, revendique entre 75 et 80 % des voix.
Le fils Eyadéma va rempiler en toute quiétude pour un second mandat. Il s'était déjà fait élire avec 60,15% des voix, à l'issue d'un scrutin tout aussi contesté, en avril 2005, deux mois après la mort de son père. L'armée avait tiré sur les manifestants, à Lomé et dans plusieurs villes, faisant entre 400 et 500 morts, selon les Nations unies. De quoi refroidir les ardeurs des actuels opposants, pourtant décidés à «se battre» contre cet énième vol électoral. Leur manifestation, prévue pour ce mardi, a été interdite lundi. S'ils défilent, c'est à leurs risques et périls.
Le fils du général Eyadéma s'est employé, ces cinq dernières années, à asseoir son pouvoir. En avril 2009, il a fait arrêter et jeter en prison deux de ses demi-frères, Kpatcha et Essolizam, accusés mais pas jugés pour une tentative de coup d'Etat. Avant sa réélection, Faure a multiplié les manœuvres pour évincer ses rivaux. La candidature de Kofi Yamgnane, ancien maire socialiste du village breton de Saint-Coulitz, en France, a été invalidée un mois avant le scrutin pour une question de détail concernant sa date de naissance.
L'opposition s'est auto-proclamée gagnante, dès le 5 mars, avant de dénoncer le bourrage des urnes et l'annonce de résultats sans possibilités de recoupements. Le tout, sous les yeux de 130 observateurs de l'Union européenne (UE), qui se sont bornés à constater que «l'élection s'est déroulée dans le calme, en dépit d'un cadre non consensuel». Faure, qui n'a que 43 ans, ferait sans doute des économies en supprimant les élections une fois pour toutes, au lieu de se faire plébisciter tous les cinq ans, pendant des décennies. Neuf millions d'euros ont été déboursés par l'UE pour organiser cette nouvelle farce électorale, sur laquelle la France ne s'est pas encore prononcée.
par Cessou.
© Photo Reuters / Noel Koukou Tadegnon
Jean-Pierre Fabre refuse de reconnaître la victoire de Faure Gnassingbé
Les forces de l'ordre au Togo ont tiré, dimanche 7 mars, des grenades lacrymogènes contre une manifestation de l'opposition à Lomé à laquelle participait le candidat battu à la présidentielle du 4 mars Jean-Pierre Fabre. M. Fabre et d'autres responsables de l'opposition se sont repliés dans le siège de l'UFC (Union des Forces de changement, opposition).
La manifestation, rassemblant 200 à 300 personnes, avait commencé devant le siège de l'UFC, dans le quartier populaire de Bè. Immédiatement, des escouades de gendarmes casqués et matraque en main s'étaient déployés face aux manifestants. Ceux-ci scandaient"Dieu est grand", "Fabre ou rien!", "Le changement!" en agitant les mains en l'air. Les gendarmes ont alors tiré des grenades lacrymogènes, dispersant la foule, mais le face à face a repris quelques temps après.
Plus tôt, le principal opposant togolais avait catégoriquement rejetté sa défaite à l'élection présidentielle du 4 mars. "Je ne reconnais pas la prétendue victoire de Faure Gnassingbé", affirmait Jean-Pierre Fabre, assurant avoir remporté le scrutin à un tour avec 55 à 60 % des suffrages sur l'ensemble du territoire. "Nous allons multiplier les manifestations. Nous n'allons pas nous laisser faire".
Faure Gnassingbé, qui s'exprime rarement dans les médias ne l'a pas encore fait depuis l'annonce de sa victoire. Mais son parti, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), le parti au pouvoir, s'était félicité de sa victoire samedi soir et a affirmé que M. Gnassingbé était "porté par une dynamique populaire". La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé samedi que Faure Gnassingbé, 43 ans, avait remporté la présidentielle de jeudi avec 60,92 % des suffrages, devant M. Fabre, qui a recueilli 33,94 % des voix.
Deux dirigeants du MPA (mouvement pour le changement et l'alternance), un mouvement de jeunes proche de l'UFC ont été arrêtés. Parmi eux figurent deux proches du candidat de l'opposition Messan Agbéyomé Kodjo, ex-premier ministre togolais, arrêtés samedi à Lomé avec huit autres personnes. "Ils distribuaient des tracts, des documents qui appellent au soulèvement populaire", a affirmé le colonel Yark. M. Kodjo a dénoncé "un acte d'intimidation". "Les deux principaux dirigeants du MPA ont été arrêtés à quatre heures du matin (dimanche) par des hommes armés et emmenés vers une destination inconnue", a déclaré Eric Dupuy.
Le MPA est un petit mouvement de jeunes proche de l'UFC, qui a lancé le slogan "l'alternance ou la mort" pendant la campagne présidentielle. M. Dupuy affirme également que des militants du Rassemblement du peuple togolais (RPT), au pouvoir, "intimident et pourchassent des militants de l'UFC à Kabou près de Bassar". Kabou est le fief de Kofi Yamgnagne, Franco-Togolais, ex-membre du gouvernement français, qui avait vainement tenté de se présenter à l'élection présidentielle, et qui s'est allié à M. Fabre.
Réactions en cascade après la présidentielle au Togo
Chacun y va de son commentaire dans la presse du continent… Au Togo, tout d’abord, les médias proches du pouvoir continuent de crier victoire. Le site d’information République Togolaise estime que, les jeux étant faits, « l’opposition doit devenir une force de proposition » et que « manifester est un droit qui a ses règles. » De leur côté, les médias proches de l’opposition continuent de crier à la fraude et dénoncent l’interdiction de manifester.
Pour le tri-hebdomadaire Liberté, « la question qui se pose après ce énième hold-up est de savoir, si au Togo, il est encore nécessaire d’aller aux urnes pour voter, en vue de choisir un président de la République. » Dans le cadre actuel, non, répond Liberté. Liberté qui en appelle aux grandes puissances : « il est grand temps, que ceux qui sont des partenaires et amis du Togo (France, Allemagne, USA, Canada, etc…) réfléchissent en vue de trouver la stratégie appropriée pour contraindre les autorités togolaises à redonner à nos institutions la crédibilité qui leur est due dans le cadre de la promotion de la démocratie et de l’Etat de droit; et surtout,poursuit Liberté, veiller à ce que cesse cette aventure de mandat présidentiel illimité qui permet de retrouver ad vitam aeternam, les mêmes visages et les mêmes catégories de Togolais par le jeu du trucage électoral. »
Un autre Faure ?
Dans la presse du continent, les réactions sont assez variées… Le Potentiel au Congo démocratique prend acte de la victoire de Faure Gnassingbé : « en attendant la proclamation officielle, écrit-il, il est acquis jusqu’à preuve du contraire que Faure vient d’être réélu pour un nouveau mandat. Un mandat qui promet d’être différent de celui qu’il vient d’accomplir et qui consistait à conserver les acquis de son prédécesseur et d’asseoir son autorité », estime le quotidien congolais. « Réélu, Faure se prépare à poser ses empreintes, poursuit Le Potentiel. C’est un autre Faure qui se prépare à assumer son nouveau mandat, loin de tout élan nostalgique de ˝ fils à papa ˝. »
Pour Le Républicain au Mali, « Faure reste le plus fort ». Le quotidien malien parle d’élection « civilisée ». Et, « il est même probable, souligne-t-il, qu’Eyadema fils ait gagné cette élection. Face à une opposition divisée dans un scrutin unique de surcroît, il lui fallait faire exprès pour la perdre. » Bref, conclut Le Républicain, « Faure sera investi et la maturité démocratique sera peut-être pour le scrutin 2015. »
Un climat social « lourd »…
Changement de ton avec L’Observateur au Burkina qui ne croit pas à la bonne tenue du scrutin : « l’issue de cette présidentielle est un non-événement, affirme-t-il, surtout avec un scrutin à un seul tour. Le Togo tout comme le Burkina Faso, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Gambie, le Tchad et nous en oublions, sont des pays où les résultats du vote sont connus d’avance. (…) On savait donc que Faure serait réélu, poursuit le quotidien burkinabé, la seule inconnue restait la gestion du contentieux électoral. Les massacres de 2005, qui ont créé une situation presque insurrectionnelle, sont encore frais dans les esprits et on craignait un affrontement des deux camps. Si jusque-là on ne déplore pas de violence aveugle, constateL’Observateur, le climat social demeure cependant lourd ; car l’UFC, qui dénonce des fraudes massives, appelle les Togolais à manifester dans les rues. Il faut espérer que la contestation se déroule dans un esprit pacifiste, conclut le journal, pour éviter que le pays sombre dans le chaos. »
Position assez tranchée également pour le site d’information burkinabé Fasozine : « incontestablement, écrit-il, le Togo vient, une fois encore, de rater le virage d’une élection présidentielle apaisée dont les résultats ne souffrent d’aucune controverse. On n’a visiblement pas trouvé le remède au mal dont souffre ce pays depuis le vent de la démocratie des années 1990. Curieusement, poursuit Fasozine, le Togo se trouve être le seul où, depuis lors, les consultations électorales sont toujours sujettes à caution. C’est aussi le seul pays de l’Afrique de l’Ouest où le même régime est au pouvoir depuis 1963. » Et Fasozine de se demander si « ceci n’expliquerait-il pas cela ? »
La France prudente
Et puis pour l’instant, la France refuse de se prononcer sur la victoire de Faure Gnassingbé tant qu’elle n’aura pas pris connaissance des rapports définitifs des différentes missions d’observation. Le site d’opposition Togocity parle de « silence coupable (…). Cette attitude condamnable et regrettable de la France, affirme-t-il, peut conforter les autorités illégitimes togolaises dans l’interdiction et la répression des manifestations pacifiques de l’opposition démocratique. Elle pourrait justifier la radicalisation du régime RPT qui a interdit la manifestation pacifique de l’opposition de ce mardi 9 mars. »
Enfin, nous revenons au tri-hebdomadaire Liberté, qui, a contrario, se « félicite que la France ne se soit pas précipitée jusqu’ici pour adresser ses félicitations à Faure Gnassingbé, (…) contrairement à ce qui avait cours du temps de François Mitterrand et Jacques Chirac sous le Général Eyadema. Vivement, conclut Liberté, que le sort de ce pauvre petit rectangle de terre de l’Afrique de l’Ouest préoccupe plus que par le passé les autorités françaises. »
Par Frédéric Couteau
Faure Gnassingbé appelle à éviter les violences lors de la présidentille
Le président togolais Faure Gnassingbé a invité lundi soir les Togolais, notamment la classe politique, à faire en sorte que l'élection présidentielle prévue le 4 mars ne soit pas entachée de violences comme cela a été le cas dans le passé.
"Nous devons éviter à tout prix de susciter de nouvelles tensions au cours du prochain scrutin qui, tout au contraire, doit permettre à la nation togolaise de réaliser une nouvelle avancée qualitative dans la voie de la réconciliation et de l?unité", a déclaré M. Gnassingbé dans un message télévisé à la nation, la veille de l?ouverture de la campagne électorale.
La campagne s'est ouverte mardi et doit s?achever le 2 mars à minuit.
Au Togo, les scrutins présidentiels ont toujours fait l?objet de contestations, suivies de violences, comme ce fut le cas en avril 2005 suite au décès du général Eyadéma, le père de l'actuel président, après 38 ans au pouvoir.Des manifestations avaient été durement réprimées, faisant entre 100 et 800 morts, selon les sources.
"Nous devons permettre à notre population de vivre cette période sensible de campagne électorale sans heurts, ni violence. C?est à cette seule condition que nous pouvons conforter notre rupture définitive avec les cycles de violences qui ont souvent émaillé nos processus électoraux", a déclaré M. Gnassingbé.
"Aucun Etat ne peut se construire, ni se développer dans la violence et l?anarchie".
"Je souhaite vivement qu?au lendemain du 4 mars prochain, chaque électeur togolais se réjouisse d?avoir voté dans le calme et le respect strict des règles du jeu démocratique", a-t-il poursuivi.
"Comme nous le savons tous, le peuple a prouvé sa maturité démocratique, en faisant des législatives de 2007 un succès politique salué par la classe politique et la communauté internationale", a rappelé M. Gnassingbé.
Le Togo avait organisé en octobre 2007 des élections législatives "réussies".
Sept candidats dont Faure Gnassingbé sont en lice pour ce scrutin.
AFP
INVITATION CONFERENCE DE PRESSE
Organisée par l’association Survie.
A l’invitation de l’Association de la presse panafricaine (APPA)
Le mercredi 17 février au
Centre d'Accueil de la Presse Etrangère (CAPE)
Grand Palais
Cours la Reine – Perron Alexandre III
75008 Paris
Métro : Champs Elysées- Clémenceau
Togo : Le point sur l’élection présidentielle du 4 mars 2010
Pour la 2ème fois depuis la mort en 2005 du général Gnassingbé Eyadéma resté 42 ans au pouvoir, les électeurs togolais sont appelés aux urnes le 4 mars afin d’élire leur président de la République.
La précédente élection, en avril 2005, avait consacré la victoire de Faure Gnassingbé (fils du précédent), au prix d’un coup d’Etat électoral et de la répression de la contestation des fraudes, faisant entre 400 et 500 morts et environ 40 000 réfugiés selon l’ONU.
Cinq ans après les faits, le régime Gnassingbé organise la présidentielle du 4 mars 2010 sous l’œil attentif de la Communauté internationale et tout particulièrement de l’Union européenne (UE), principal financeur du scrutin. La France, soutien historique du régime, est quant à elle chargée du volet « sécurisation de l’élection ».
A deux semaines du scrutin, l’association Survie organise une conférence de presse afin de faire le point sur l’évolution de la lutte contre l’impunité au Togo depuis 2005, sur l’organisation du scrutin présidentiel du 4 mars, et sur les différents enjeux et acteurs politiques de celui-ci.
Cette conférence de presse sera notamment l’occasion de lancer un appel au régime togolais, à l’UE et aux autorités françaises, en faveur d’une élection démocratique et transparente et de les alerter sur les risques de dérives violentes en cas de contestation du scrutin.
Cette année 2010, durant laquelle les autorités françaises entendent achever la rénovation des relations entre la France et l’Afrique ne peut s’ouvrir sur une nouvelle validation d’une élection contestée au Togo.
Intervenants :
André Kangni AFANOU
Juriste, Journaliste, Secrétaire général du CACIT-Togo (Collectif des Associations contre l’impunité au Togo).
Comi TOULABOR
Chercheur au Centre d’Etude d’Afrique noire (CEAN)-Sciences Po Bordeaux.
Olivier THIMONIER
Secrétaire général de l’association Survie.
Contact presse :
Stéphanie Dubois de Prisque, Chargée de communication,
Tél. : +331 44 61 03 25
Faure Gnassingbé : cartes sur table sur Jeune Afrique
À l’approche de l’élection présidentielle togolaise du 28 février, le chef de l’État et candidat à sa propre succession parle pour la première fois des dossiers sensibles. Olympio, Yamgnane, ses relations avec son frère Kpatcha, Paris... le ton est mesuré mais ferme. En revanche, l’attaque contre la sélection nationale de football au Cabinda et l’attitude de la CAF le font sortir de ses gonds.
Journée ordinaire à Lomé, en ce mercredi 3 février, sous le soleil de plomb de la saison sèche. Rien n’indique ici qu’une élection présidentiiele est prévue pour dans trois semaines : ni affiches, ni banderoles, ni tee-shirts, seulement le bourdonnement incessant des zémidjans, les motos-taxis, le long des artères encombrées de travaux. La veille, pourtant, la Cour constitutionnelle a rendu publique la liste des sept candidats au scrutin du 28 février. N’y figurent ni Gilchrist Olympio – ce qui était prévu et que nul ne conteste – ni, ce qui l’était beaucoup moins, Kofi Yamgnane. Mais si l’élimination de l’ancien secrétaire d’État, ex-député et ex-maire franco-togolais, revenu au pays après quarante-cinq ans d’absence, pour un détail technique sur lequel les magistrats auraient sans doute pu, avec un peu de bonne volonté, se montrer plus conciliants, a soulevé une certaine émotion à Paris, il n’en est rien ou presque à Lomé, où l’opposition traditionnelle dissimule mal sa sourde satisfaction de voir cet empêcheur de contester en rond s’effacer de la scène contre son gré. Ici comme ailleurs, les perceptions locales ont souvent peu de choses à voir avec celles que pensent traduire les médias du Nord…
L’homme qui nous reçoit dans un salon de sa résidence privée, juste en face du palais désert de Lomé-2, où rôde encore le souvenir de son père, se veut donc serein. À 43 ans, Faure Gnassingbé, fils d’Eyadéma, remet en jeu un mandat obtenu en 2005 dans des conditions que lui-même qualifie d’« épouvantables », et qui coûtèrent la vie à un demi-millier de ses compatriotes. Cette fois, ce célibataire timide et sportif, diplômé en gestion, dont le style politique et la sincérité démocratique se veulent en rupture totale avec ceux de son baobab de père – il a aboli la peine de mort, libéralisé les médias et supprimé la célébration du coup d’État du 13 janvier 1963 au cours duquel fut assassiné le président Sylvanus Olympio –, compte bien combler son déficit de légitimité et remettre le Togo sur les rails du développement. Mais pour cela, il lui faudra auparavant l’emporter, face à des candidats incapables de s’entendre, dans le cadre d’une élection incontestable.
Peu porté sur la communication – « c’est mon principal défaut », admet-il –, Faure Essozimna Gnassingbé n’avait pas donné d’interview depuis plus de trois ans. C’était à Jeune Afrique, en décembre 2006. Et c’est avec Jeune Afrique qu’il rompt le silence.
Jeune Afrique : Il y a tout juste cinq ans, le 5 février 2005, votre père, Gnassingbé Eyadéma, décédait à bord de l’avion présidentiel. Son ombre flotte-t-elle toujours sur le Togo ?
Faure Gnassingbé : Je crois que oui, même si la classe politique, la façon de faire de la politique et la nature même du régime ont beaucoup changé. Son ombre flottera encore un bon moment tant il est vrai qu’en trente-huit ans de pouvoir il a façonné ce pays, ses hommes, son histoire, sa géographie et son économie. D’une manière ou d’une autre, qu’on le veuille ou non, nous sommes tous des enfants d’Eyadéma.
L’héritage, en ce qui vous concerne, n’est-il pas trop lourd à assumer ?
C’est l’affaire des commentateurs. Ils ont naturellement tendance à me comparer à mon père, dans un sens positif ou négatif. Moi, lorsque je prends une décision, je ne me demande jamais ce qu’il aurait fait à ma place. Pour le reste, avouez que la rupture est profonde.
L’élection présidentielle est prévue pour le 28 février, dans trois semaines. Un report est-il envisageable ?
Non. La liste électorale définitive sera publiée le 14 février et nous ferons tout pour que les délais constitutionnels soient tenus.
L’opposition continue de réclamer un scrutin à deux tours. Pourquoi ne lui avez-vous pas donné satisfaction ?
Ce n’est pas une revendication inacceptable, mais quand elle a été posée, à quelques mois de l’élection, il était trop tard pour modifier la Constitution en ce sens, tout en respectant les échéances. Et puis, dans le contexte togolais actuel, il est sans doute plus sage de s’en tenir à un seul tour : cela réduit la période de tensions et cela réduit aussi les coûts. Maintenant, je ne suis pas hostile à ce que nous ayons, ultérieurement, une réflexion sur ce sujet.
Craignez-vous des violences ?
Le Togo sera jugé sur sa capacité à transformer l’essai des élections législatives pacifiques d’octobre 2007. À cet égard, les leçons de la dernière élection présidentielle d’avril 2005 ont été retenues. Les quelque six mille hommes chargés de sécuriser les opérations de vote seront placés sous le commandement de la Commission électorale nationale indépendante, la Ceni, et ils ont tous reçu une formation au maintien démocratique de l’ordre.
La Ceni est-elle vraiment indépendante ?
Sa composition est directement issue de l’accord politique global de Ouagadougou conclu en août 2006. Elle est donc l’émanation consensuelle des partis représentés à l’Assemblée nationale.
Gilchrist Olympio, votre adversaire numéro un, a été éliminé de la course pour ne pas avoir pu se soumettre à la visite médicale obligatoire.
Il n’a pas été éliminé, il s’est éliminé pour des motifs de santé totalement indépendants de ma volonté.
Tout de même, on aurait pu s’arranger, non ?
Quand on veut crédibiliser les institutions, on ne s’arrange pas avec les textes de loi. Le Togo n’est pas un État où règne l’informel.
Il n’empêche : voilà un rival sérieux écarté. J’imagine que cela vous soulage.
Écoutez, j’ai fait ce que je devais faire, à savoir créer les conditions pour que M. Olympio puisse se présenter. Ce n’est pas ma faute s’il n’a pas fait sa part du chemin.
Et cela donne tort désormais à ceux qui décrivent la vie politique togolaise comme un affrontement perpétuel entre les Gnassingbé et les Olympio…
Si vous voulez. Quoique le sentiment selon lequel Gilchrist Olympio était la victime de persécutions de la part du pouvoir n’eût déjà plus de raison d’être. Et puis, ne vous inquiétez pas : il continuera à jouer un rôle dans la vie politique du pays.
Autre adversaire hors jeu : Kofi Yamgnane, pour des raisons de dates de naissance différentes entre ses papiers français et togolais. Un commentaire ?
La Cour constitutionnelle a fourni les explications techniques de cette non-qualification. Je n’ai rien à ajouter.
Même lorsque l’intéressé crie à l’injustice ?
C’est ce qu’il dit, effectivement. Je crois, moi, que la Cour a agi de bonne foi et que ses arguments sont solides. Lisez donc les attendus de sa décision avant de juger.
Pour Kofi Yamgnane, sa candidature a suscité chez vous un sentiment de panique. D’où son élimination.
Cela me fait sourire. Ce monsieur a parcouru le Togo en tous sens et en toute liberté. Il a donc pu se rendre compte qu’il n’y était guère connu, au point qu’il lui a fallu parfois décliner son identité devant des électeurs qui n’avaient jamais entendu parler de lui. Objectivement, ce n’était pas un candidat sérieux.
Il risquait de vous prendre des voix dans le Nord, chez les Bassaris.
Rien n’est moins sûr. Au-delà de ce que Kofi Yamgnane déclare aux médias français, il sait lui-même qu’il n’avait aucune chance de bien figurer.
Le considérez-vous comme togolais ?
Oui, parce qu’il est né au Togo. Mais il est beaucoup plus français que togolais. C’est en France qu’il a le plus longtemps vécu, qu’il a mené la carrière que l’on sait avec une certaine réussite et qu’il est à la retraite.
Quelles étaient ses relations avec votre père ?
Bonnes. Il venait le voir souvent, ils étaient amis et le président Eyadéma l’a soutenu dans son parcours politique français. Moi-même, j’ai eu par le passé quelques contacts courtois avec lui, avant de mesurer toute la différence entre ce qu’il disait en privé et ce qu’il disait en public.
Vous êtes, dit-il, « craché » et « vomi » par les Togolais, « pire » que votre père…
N’attendez pas de moi que je commente des insultes.
Selon Kofi Yamgnane, le président de la Cour constitutionnelle, Aboudou Assouma, aurait subi des pressions directes de la part des militaires pour invalider sa candidature.
C’est faux, inconcevable. Et c’est bien mal connaître le président de la Cour que de croire qu’il aurait pu être sensible à de telles pressions.
Redoutez-vous une candidature unique de l’opposition ?
Non.
La multiplicité des candidatures fait tout de même votre affaire.
Je ne fais rien, ni pour, ni contre ce phénomène.
Va-t-on à nouveau constater une fracture entre les deux Togo : le Nord majoritairement pour vous et le Sud à l’opposition, comme en 2005 et en 2007 ?
Je mets tout en œuvre pour réduire ce clivage. On peut vivre avec, bien sûr, comme le Bénin et le Ghana. Mais dans ces deux pays, les effets néfastes ont été atténués par le jeu des institutions et la manière avec laquelle les acteurs évoluent dans le champ politique. Chez nous, je crois que la nouvelle génération s’oriente vers ce genre de comportement. Moi-même, de par mes filiations paternelle et maternelle, je n’ai pas ce type de problème. Je pense Togo en général, pas en particulier.
Qui est votre principal rival ?
J’ai le même respect pour tous, je ne distinguerai donc personne.
Jean-Pierre Fabre ne vous ménage pas…
C’est vrai. Mais on peut, je l’espère, faire de la politique autrement : se combattre sans s’invectiver. Je respecte Jean-Pierre Fabre.
Et Yawovi Agboyibo, qui fut votre Premier ministre ?
Idem. D’autant qu’il fut un bon Premier ministre qui a eu, lors des législatives de 2007, un comportement de démocrate et de républicain. Les résultats l’ont déçu. Il les a acceptés.
Autre ex-Premier ministre candidat contre vous : Agbéyomé Kodjo. Lui n’hésite pas à dire que vous êtes « l’expression de la duplicité et de l’incompétence ».
Vous ne me ferez pas sortir de mes gonds. Je crois qu’il finira par me rejoindre sur la voie de la modération. Je veux gouverner avec tous les Togolais, y compris les amis d’Agbéyomé Kodjo.
Si vous êtes élu, tendrez-vous la main à vos opposants dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale ?
Je l’ai déjà fait et je le referai. C’est dans la logique de ce qui précède.
Nous verrons. Une chose est sûre : il n’a pas démérité de ma confiance, loin de là.
Envisagez-vous de perdre ?
Ce qui est prioritaire pour moi, c’est de réussir une élection crédible, honnête et transparente. Si je passe à la postérité pour cela, je serai satisfait. Le reste, c’est un peu la cerise sur le gâteau, la récompense de mes efforts.
Si la présidentielle du 28 février est ce que vous dites, ce sera une première dans l’histoire du Togo. Celle du 24 avril 2005, qui vous a porté au pouvoir, a été une tragédie…
Elle fut épouvantable. Les violences, d’où qu’elles viennent, sont une calamité. Il appartiendra à la Commission Vérité, Justice et Réconciliation de dire réellement ce qui s’est passé.
Cette commission, que vous avez créée, est chargée d’enquêter sur les crimes politiques commis au Togo entre 1958 et 2005. Y compris, donc, ceux qui ont été commis sous le règne de votre père…
Cela va de soi. Avant, pendant et après Eyadéma.
On a l’impression que le Rassemblement du peuple togolais (RPT), ancien parti unique, aujourd’hui majoritaire, vous sert et vous gêne à la fois. À tort ?
La vérité est que je veux faire appel, pour être élu, à d’autres forces que le seul RPT. Non pas pour les substituer au RPT, mais pour le compléter. Je pense quelque part que le RPT et l’Union des forces de changement (UFC), le parti d’Olympio, font partie du problème togolais et que ces deux formations doivent évoluer pour faire partie de la solution. Le RPT a eu le courage de s’ouvrir en interne à un débat qui est difficile, parfois douloureux. Il doit aller jusqu’au bout.
Vous êtes en retard sur les objectifs économiques et sociaux que vous vous étiez fixés il y a cinq ans. En êtes-vous conscient ?
J’en suis le premier conscient, mais ce constat ne sert à rien si on en ignore les causes. Pendant deux ans, jusqu’aux législatives de 2007, nous nous sommes attelés à résoudre un préalable. Il fallait absolument assainir le climat politique, combler le déficit démocratique et réamorcer le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Ces élections non contestées de 2007 ont débouché sur une reprise de la coopération avec les bailleurs de fonds, donc sur les prémices d’une relance économique. Celle-ci n’était pas envisageable avant d’avoir réglé la question politique. Aujourd’hui, le Togo est redevenu crédible.
Les Togolais, eux, attendent encore les effets concrets de ce redémarrage.
Vous êtes trop schématique. Ce n’est pas le cas des investisseurs privés, qui ont vu leur dette remboursée par l’État, ni des parents d’élèves, qui bénéficient de la gratuité de l’école, ni des paysans, dont les engrais sont subventionnés. Mais c’est le cas, certes, des jeunes chômeurs urbains. C’est l’une de mes priorités.
L’armée togolaise est-elle devenue républicaine ?
Sa réforme est en cours. Même aux yeux de l’opposition, cette armée ne constitue plus un problème.
Son recrutement s’est-il diversifié ?
Oui. Il est, en tout cas, tout ce qu’il y a de plus démocratique et national. Reste le poids des cultures et des traditions : les ressortissants du Nord ont toujours été beaucoup plus attirés par le métier des armes que ceux du Sud, c’est une réalité.
D’autres réformes à mener ?
Celle de la justice, bien sûr. En cours elle aussi, mais pas encore assez visible.
Le mandat d’un président togolais est bien court – cinq ans. Mais il est aussi renouvelable sans limitation. Ne faudrait-il pas inverser les choses : allonger la durée des mandats et en limiter le renouvellement ?
Vous perdez de vue l’essentiel : des élections libres, transparentes et incontestables. Le problème de la durée et de la limitation se pose ensuite. Je constate simplement que le verrouillage constitutionnel du nombre de mandats produit parfois un effet pervers. Les chefs d’État qui veulent faire sauter ce verrou sont forcés de déclencher des crises internes et parfois de passer en force. Nos pays se passent volontiers de ce genre d’épreuve.
Votre frère Kpatcha Gnassingbé est détenu depuis avril 2009 pour avoir fomenté un coup d’État contre vous. Quand sera-t-il jugé ?
Cette affaire est entre les mains de la justice. À elle de se prononcer. Rien ne se fera en dehors du cadre judiciaire.
On a parlé il y a peu d’une tentative de règlement informel du « cas Kpatcha », dans un cadre familial. Apparemment, cela a échoué…
Il ne s’agit pas de cela. Nous voulons un État de droit. Contrairement à ce que l’on dit, il n’y a ici ni clan ni famille régnante. Je veux faire entrer le Togo dans la modernité démocratique. Il en va de la crédibilité des réformes que j’ai engagées. Qu’il s’agisse de mon frère ou de qui que ce soit, on ne s’en prend pas impunément aux institutions démocratiques.
Qu’est-ce qui n’allait pas entre vous et lui ?
Disons que notre vision de l’évolution du pays n’était pas la même. La mienne est résolument tournée vers l’ouverture et la démocratie.
Kpatcha, c’est un peu l’ordre ancien, un soubresaut du passé…
Comprenez qu’il m’est difficile de parler de cela. Kpatcha reste mon frère.
Il n’est pas le seul membre de votre famille détenu dans le cadre de cette affaire. Comment avez-vous géré ce dilemme ?
De façon professionnelle, mais non sans amertume. Je n’avais jamais pensé devoir en arriver là. L’exercice du pouvoir est parfois un déchirement.
Qui vous a averti de cette tentative de coup d’État ?
Mes services de renseignements et des pays amis.
Des informations alarmistes ont circulé récemment sur l’état de santé de votre frère. Il serait maltraité en détention…
Tout cela est faux. C’est de l’intoxication. Pour qui me prenez-vous ?
Autre dossier sensible : l’attentat de Cabinda contre l’équipe togolaise de football et les relations du Togo avec la Confédération africaine de football (CAF). Son président, Issa Hayatou, vient d’exclure votre pays des deux prochaines éditions de la Coupe d’Afrique des nations. Votre réaction ?
M. Hayatou fait fausse route. La victime, c’est le Togo, qui, dans cet attentat, a perdu deux de ses fils pour rien. Je n’en veux pas à l’Angola, mais à la CAF, qui savait très bien qu’un risque existait et que ce risque contrevenait à ses propres critères d’organisation. Et puis il y a eu le ton, inutilement provocateur, des déclarations de M. Hayatou, qui n’a même pas jugé utile d’envoyer une délégation aux obsèques des victimes. C’est moi, bien sûr, qui ai pris la décision de rapatrier les joueurs après le drame. Décision politique, comme le prétend la CAF ? Décision raisonnable plutôt. Arguer de cela pour nous exclure est dérisoire et choquant. Je n’imaginais pas que M. Hayatou puisse se comporter ainsi.
« Hayatou doit dégager », dit votre joueur vedette Emmanuel Adebayor.
Une chose est sûre : nous nous battrons pour inverser cette décision inique. Je suis heureux qu’à l’occasion de son dernier sommet à Addis l’Union africaine ait pris une résolution demandant à la CAF de reconsidérer sa position.
Où en sont vos relations avec la France ?
Elles sont bonnes. Le soutien de Paris nous est précieux auprès des bailleurs de fonds.
Nicolas Sarkozy avait qualifié de « mascarade » la présidentielle de 2005. C’est oublié ?
Le président français et moi n’en n’avons pas parlé lorsque nous nous sommes vus.
« La Francophonie de papa », comme disait la ministre Yade, c’est fini ?
Je m’inscris tout à fait dans cette logique. Ma relation avec Paris est décomplexée. Chacun défend ses intérêts.
Gilchrist Olympio et Kofi Yamgnane ont été reçus, ces dernières années, à l’Élysée ou au Quai d’Orsay. Cela vous gêne ?
Cela m’indiffère. Qu’ils soient reçus ou non n’a pratiquement aucun impact au Togo. Et je ne prends pas cela pour de l’ingérence.
Pourquoi avez-vous fait expulser, en novembre dernier, le premier secrétaire de l’Ambassade de France à Lomé, Éric Bosc ?
Ce monsieur n’est pas la France. Être chargé des relations avec les partis politiques, dont ceux de l’opposition, est une chose normale. Sympathiser ouvertement avec tel ou tel en est une autre. J’ai considéré qu’il avait outrepassé ses fonctions. Le Togo n’est pas une République bananière.
Ali Bongo Ondimba, cet autre « fils de » devenu président, est-il de vos amis ?
Oui, nous nous connaissons et nous nous respectons. Je trouve que ses premiers pas en tant que chef de l’État sont remarquables. Il faut dire qu’il a été bien préparé.
Travaillez-vous toujours autant par SMS avec vos collaborateurs ?
Moins qu’avant.
Internet ?
Je m’en sers avec prudence.
Votre principale qualité ?
L’humilité.
Principal défaut ?
Je ne communique pas assez. Tout le monde me le dit.
Pourquoi ?
C’est dans ma nature. Et puis j’attendais d’avoir prouvé suffisamment de choses pour faire mon « outing » en ce domaine.
Les Togolais étaient habitués à l’omniprésence médiatique de votre père. Le changement de style est brutal.
Ne pensez-vous pas que les Togolais en avaient un peu assez de regarder chaque soir à la télévision le défilé des audiences présidentielles ? Le sevrage est peut-être allé un peu trop loin dans le sens inverse, mais il fallait changer, voir de nouveaux visages, tenir compte des mutations du pays. Cela dit, je compte être un peu plus présent désormais. Je voyage moins qu’avant, par exemple. Rassurez-vous, il y a bien un pilote dans l’avion Togo.
Les Togolais n’ont toujours pas de première dame. C’est une anomalie.
Sans doute.
C’est une situation définitive ?
Non, je ne le pense pas.
Vous avez toujours la Bible à portée de main. C’est important, le spirituel ?
C’est essentiel depuis toujours.
Votre mère est catholique, votre père était protestant. Quelle est votre religion ?
Je suis chrétien.
Mais encore ?
Cela ne regarde que moi.
Si vous aviez à convaincre un électeur de voter pour vous le 28 février, que lui diriez-vous ?
Votez pour moi, car le Togo a besoin d’être rassemblé pour pouvoir se reconstruire. Je n’entends personne, parmi les autres candidats, tenir un tel discours. Pourtant, c’est le seul qui vaille.
Présidentielle du 4 mars au Togo : début de la campagne électorale sur fond de « cafouillages »
La campagne électorale comptant pour le scrutin présidentiel du 4 mars prochain a débuté mardi à 00 heures au Togo, a constaté un journaliste d’AfriSCOOP à Lomé. Mais, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) semble naviguer à vue dans les préparatifs et trois candidats de l’opposition ont annoncé la mise entre parenthèse de leur participation à cette élection.
Le Togo est officiellement rentré en campagne électorale, ce mardi matin. Dans la capitale, l’ambiance aux premières heures de cet événement reste morose à cause des récurrentes dissensions entre pouvoir et opposition.
Trois des sept candidats ont annoncé la « suspension » de leur participation à ce scrutin sans toutefois parler de boycott. C’est le Comité d’action pour le renouveau (Car) de Me Yawovi Agboyibo qui a donné le ton, le 12 février. Il est suivi de Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, porte-flambeau de la Convention démocratique des peuples africains (Cdpa) et seule femme candidate. Lundi, l’Union des forces de changement (Ufc), le principal parti d’opposition a rejoint le groupe avec la mise entre parenthèse des activités de son poulain, Jean-Pierre Fabre.
Selon ces partis, les conditions ne sont pas encore réunies pour une « présidentielle sans contestations » au Togo. Ils n’en veulent pour preuve que le retard accusé par la Céni dans les préparatifs.
« J’ai l’impression que nous faisons toujours les choses à l’envers dans ce pays. Comment comprendre que la liste électorale définitive ne soit pas encore sortie, que les bulletins de vote commandés ne soient pas livrés ajouté à d’autres anomalies mais, qu’on demande au peuple d’aller voter dans la paix », s’insurgeait Dodji Apévon, président national du Car.
Pour ce faire, l’opposition exige un « report conséquent » de la présidentielle. « Il nous faut suffisamment de temps pour aplanir nos divergences. Dans le contexte actuel, un report conséquent d’au moins un mois est nécessaire à cela », affirme à AfriSCOOP, une source proche de l’Ufc.
Le scrutin était préalablement prévu sur le 28 février avant d’être repoussé au jeudi 4 mars officiellement à « la demande de l’opposition ». Pour le Rassemblement du peuple togolais (Rpt, au pouvoir), la limite de report est atteinte. Ce parti soutient mordicus qu’il serait préjudiciable au Togo de rentrer dans un « vide juridique ».
En effet, la constitution togolaise stipule que tout le processus électoral doit prendre fin au plus tard le 5 mars. Dans ce flou indescriptible, seuls Nicolas Lawson, Bassabi Kagbara, Agbéyomé Kodjo et Faure Gnassingbé sont officiellement en lice pour la présidentielle du 4 mars.
Autant de malaises qui ont fini par lasser la majorité des Togolais. « Ces politiciens nous fatiguent avec leurs histoires. Tout le monde sait que le Rpt ne veut pas quitter le pouvoir, que l’opposition est gangrenée par les conflits de leadership et que les centristes ont un passé tellement pourri que le peuple a du mal à leur faire confiance », explique Agbodjan Komi, commerçant à Lomé. Afriscoop.
Interview de G. Agbéyomé : « Je libère Kpatcha si je suis élu »
A moins de trois semaines de la présidentielle prévue le 4 mars, la classe politique togolaise est en pleine ébullition. Pour vous permettre de vivre cet événement avant, pendant et après, AfriSCOOP vous propose un certain nombre de vidéos.
Après le report de 4 jours décidé par le président Faure Gnassingbé et la création, le 10 février dernier à Paris d’un Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), l’ancien premier ministre Togolais Agbéyomé Kodjo livre ses impressions dans cet entretien accordé à nos confrères de Koaci.com.
Il a décidé de se désister et de soutenir la candidature de Jean-Pierre Fabre, mais encore...
la CENI annonce l’utilisation des bulletins à souche avec des numéros séquentiels
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Taffa Tabiou, a annoncé lundi l’utilisation, au crutin présidentiel du 4 mars, d’un "bulletin à souche comportant des numéros séquentiels", lors d’un point de presse au siège de l’institution dans la capitale togolaise.
Les membres de la CENI sont parvenus à cette disposition au terme de "ongues discussions", a précisé M. Tabiou. "De même, le principe de l’authentification du bulletin de vote dans le bureau de vote est un acquis dont les contours seront définis et transmis aux membres des bureaux de vote lors de leur formation",a-t-il ajouté.
Les opérations de révision des listes électorales se sont "lobalementbien déroulées malgré quelques difficultés conjoncturelles", a relevé le président de la CENI, faisant état d’un fichier électoral "fiable" comportant 3.295.646 électeurs.
Selon lui, le Togo aborde à présent une nouvelle étape du processus qui conduit lentement et sûrement vers une élection présidentielle transparente, démocratique, équitable et sans violence. Il a souligné que la campagne électorale peut être la période des promesses démesurées et des discours enflammés destinés à séduire l’électeur et à emporter son adhésion, faisant remarquer que, fatalement, la période de campagne électorale peut être une période de passions.
A cet egard, M. Tabiou a averti que tous ceux qui se rendront coupables d’actes de violence au cours de cette campagne électorale seront punis conformément à la loi. Estimant qu’il vaut mieux prévenir, le président de la CENI a appellé au "sens élevé de responsabilité" des partis politiques, de leur candidat et des militants afin que la campagne électorale se déroule dans un climat pacifique, de respect réciproque dans le seul but de préserver la paix sociale dans le pays.
"C’est sur l’exhortation à nous maintenir tous dans l’effort et le sacrifice pour renforcer la démocratie dans notre pays, que je déclare ouverte, la campagne électorale pour l’élection présidentielle qui court du mardi 16 février 2010 à zéro heure au mardi 02 mars 2010 à minuit", a-t-il conclu.
La CENI est, pour la première fois, chargée de l’organisation, de la supervision et de la proclamation des résultats provisoires du scrutin présidentiel au Togo. (Xinhua)
Agbéyomé redevient candidat de l’OBUTS
Agbéyomé Kodjo, candidat de l’Organisation pour bâtir le Togo dans l’unité et la solidarité ( OBUTS, opposition) à l’élection présidentielle, a annoncé lundi son retour dans la course après une expérience de ralliement de quelques jours à Jean-Pierre Fabre, candidat de l’Union des forces de changement (UFC, opposition), principal parti de l’opposition, a rapporté la chaîne de télévision locale LCF.
Il a annoncé cette décision après que les représentants de l’UFC et du Comité d’action pour le renouveau (CAR, opposition) eurent déclaré leur retrait de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et que le candidat du CAR, Yawovi Agboyibo, eut décidé de suspendre sa participation au processus électoral.
L’UFC et le CAR constituent l’opposition dans le Parlement.
M. Kodjo a annoncé son retour dans la course à la veille du démarrage de la campagne électorale qui s’ouvre le 16 février pour s’achever le 2 mars.
"Je ne veux pas boycotter les élections. J’ai réactivé dès ce soir même ma candidature. Je suis en course", a déclaré sur LCF M. Kodjo, ancien Premier ministre, ancien président de l’Assemblée nationale et plusieurs fois ministre sous le régime de feu Gnassingbé Eyadèma.
Vendredi dernier, il avait annoncé la mise en veilleuse de sa candidature pour être directeur de campagne du candidat de l’UFC.
Fabre est devenu, suite à une réunion, le 9 février à Paris, de quelques acteurs politiques, un candidat unique d’un "Front républicain pour le changement" qui regroupe des partis d’opposition et le candidat indépendant Kofi Yamgnane dont le dossier a été invalidé par la Cour constitutionnelle.
Agbéyomé Kodjo a fait état de son regret que l’UFC et le CAR aient suspendu la participation de leurs repésentants au sein de la CENI, qui est chargée de l’organisation, de la supervision, de la proclamation des résultats provisoires du scrutin.
"Je constate que le Front a quitté la CENI sans que les membres du Front n’en soient informés", a-t-il aussi déploré.
"Tout cela frise du désordre", a indiqué le leader de l’OBUTS. (Xinhua)
Deux candidats suspendent leur participation
La campagne pour la présidentielle au Togo commencera (en principe)ce mardi 16 février 2010 sans deux des candidats, Me Yawovi Agboyibo duComité d'action pour le renouveau (CAR) et Brigitte Adjamagbo-Johnson de laConvention démocratique des peuples africains (CDPA), qui ont suspendu provisoirement leur participation pour protester contre des anomalies dans la révision des listes électorales.
«Nous constatons que les questions essentielles n'ont pas été résolues, notamment la correction des anomalies notées dans la révision des listes électorales, l'adoption des mesures garantissant la traçabilité des bulletins de vote et l'authentification des bulletins des électeurs», explique Brigitte Adjamagbo-Johnson.
Le Car pour sa part s’est non seulement retiré de la course à la présidentielle, mais a également suspendu la participation de ses deux représentants à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
La présidentielle au Togo, qui devait se tenir le 28 février prochain, a été repoussée au 4 mars pour corriger certaines insuffisances liées à la révision des listes électorales.
Déclaration de Jean-Pierre Fabre à l’issue de la concertation de Paris
Dans le cadre des préparatifs des élections présidentielles du 28 février 2010, une réunion de concertation s’est tenue à Paris, les 10 et 11 février 2010 en présence des candidats de l’opposition démocratique.
La réunion avait pour objectif de se concerter autour de l’offre politique proposée par le Facilitateur, Maître Fançois Boko, offre politique destinée à unir les Forces en lutte pour le changement démocratique et une alternance maîtrisée au Togo, et à trouver ainsi un accord autour d’une candidature unique de l’opposition démocratique.
Au terme des discussions, le Front Républicain pour le Changement au Togo m’a désigné comme candidat unique de l’opposition démocratique pour conduire le peuple togolais à la victoire.
Je veux remercier du fond du cœur, Maître François Boko pour son initiative qui témoigne une fois encore de son attachement indéfectible à la consolidation de la démocratie au Togo.
Je salue vivement l’esprit d’ouverture et de consensus qui anime les responsables de Sursaut Togo, M. Kofi Yamgnane et de OBUTS, M. Agbéyomé Kodjo.
Le Front Républicain pour le Changement a décidé d’œuvrer avec détermination autour d’une plate-forme politique en vue de l’avènement du changement démocratique et d’une alternance maîtrisée pour édifier une République réconciliée, unie et prospère.
Le Front Républicain pour le Changement a en outre décidé de nommer M. Kofi Yamgane comme porte-parole du Front, et M. Agbéyomé Kodjo en qualité de Directeur de campagne du Front en charge de l’organisation et de la mobilisation populaire, ainsi que de la mise en cohérence des dispositifs de campagne.
Au nom du Front Républicain composé à ce stade, de l’UFC, de Sursaut Togo et de OBUTS, j’invite tous les acteurs politiques et de la société civile ainsi que les démocrates désireux d’apporter leur contribution à l’avènement d’une véritable démocratie au Togo, à rejoindre nos rangs.
Dès aujourd’hui, j’appelle toutes les forces vives de la Nation togolaise, à se joindre à nous pour gagner les élections du 28 février 2010 et pouvoir ainsi gouverner ensemble notre pays.
Je demande aux partenaires de la communauté internationale, notamment africaine, et aux amis du Togo d’accorder leur confiance au Front Républicain afin qu’il se donne les moyens de mettre en œuvre la feuille de route adoptée à l’issue de notre concertation.
Jean-Pierre Fabre
Paris, le 11 février 2010
Présidentielle: AGBÉYOMÉ Kodjo maintient sa candidature malgré le front républicain
C’est désormais officiel, Agbéyomé Kodjo maintient sa candidature à la présidentielle du 04 mars prochain. Il l’a fait cette après-midi au cours d’une conférence de presse. Plus rien ne peut l’arrêter maintenant. Le candidat, très confiant en son destin et de son devoir envers l’histoire, se jette dans l’arène, devenant du coup le principal challenger de Faure Gnassingbé à la présidentielle, les autres ayant fait défection, pour l’instant, pour des raisons liées à la transparence du scrutin. - [ 2/15/2010 ]
C’est un homme de conviction forte qui s’engage dans "un combat messianique", il est le "porte-flambeau des opprimés contre la classe des oppresseurs". Ces dernières semaines, il aura fait beaucoup de sacrifice pour l’opposition en s’alignant sur la candidature de Jean-Pierre Fabre et en s’engageant dans le Front républicain pour le changement. Peine perdue et las d’attendre les tergiversations au sein de l’opposition, l’ancien premier ministre qui a dit non à Eyadema, s’engage à faire le job : chasser Faure Gnassingbé. Lire ci-dessous son adresse à la nation.
ADRESSE A LA NATION
Togolaises, Togolais, Mes Cher(e)s Compatriotes,
Notre Cher Togo arrive maintenant à un tournant crucial de son histoire, dans l’un de ces moments particuliers de l’histoire, où rien n’autorise la peur, le doute, la duplicité et quelque calcul partisan que ce soit. Le long chemin de croix ensemble parcouru, a forgé notre jugement qui appelle à la clairvoyance, au courage, et à la foi en nous-mêmes et en Dieu qui nous a permis de tenir debout en face de cette pénible adversité structurante. Notre douloureuse traversée de désert pendant plus de 4 décennies nous a permis de mûrir et de nous retrouver avec notre propre vérité. Nous sommes tous en mesure aujourd’hui, ici et maintenant de faire le choix de l’Amour, spécialement l’Amour pour notre Mère Patrie ; ce qui suppose notre engagement résolu à nous dépasser pour le bien-être collectif quelque soient les risques et les sacrifices. Nous devons écouter notre cœur et notre intuition. Face à l’urgence de l’heure, alors que nos compatriotes sont tous à la recherche d’une délivrance inespérée des affres de la déshumanisation et de l’injustice sociale sous les formes les plus perverses, personne n’a le droit de mentir, aussi bien à lui-même qu’à ses frères et sœurs.
C’est cette forte conviction qui m’a amené à choisir le camp de notre peuple depuis 2002 jusqu’à ce jour. Dans ce combat, je me suis investi en toute sincérité, totalement, pour bâtir en apportant ma pierre à l’édifice d’un Togo prospère, solidaire et démocratique aussi bien pour notre génération que celles à venir. Ce souci de la cause commune a fécondé en moi une vision pour notre pays afin de ramener la confiance et redonner du plaisir à vivre à chaque fille et fils du Togo. C’est cette vision qui fonde le programme politique d’OBUTS intitulé « Ensemble pour un Togo Prospère », qui est le ciment du contrat de confiance que j’ai conclu le 04 février, avec l’ensemble de notre peuple. C’est aussi cette vision qui dicte ma fidélité aux forces supérieures qui nous guident et qui m’ont inspiré ce pacte hautement symbolique avec le peuple, afin de ne jamais trahir sa cause, quel que soit le prix personnel à payer.
Togolaises, Togolais, Mes Cher(e)s Compatriotes,
Convaincu que « L’Amour porte dans le don de soi sa propre plénitude », je n’ai pas hésité un seul instant à me joindre sincèrement à mes frères de l’opposition démocratique, récemment à Paris, en acceptant de me mettre en retrait, pour que puisse exister le Front Républicain pour le Changement et l’Alternance. J’ai accompli cette démarche, parce que j’entends chaque jour le cri de détresse de notre peuple, spécialement de notre jeunesse qui a tout donné depuis bientôt 20 ans pour avoir droit à plus de liberté, de dignité et une vie épanouie sur la Terre de nos aïeux. J’ai cru en cette initiative et espéré que très vite les forces démocratiques se coalisent autour d’une plate forme commune de gouvernement et d’une stratégie cohérente pour affronter dans la dignité l’adversaire commun qu’est la dictature qui ne dit pas son nom, du pouvoir en place.
Force m’a été de constater que depuis mercredi 10 février, les jours se sont succédé sans que jusqu’à ce jour, rien n’ait déjà été mis en œuvre en commun. Pire encore, des décisions justifiées par une situation d’irrégularité au sein de la CENI, mais extrêmement périlleuses quant à leurs conséquences politiques, ont été prises sur fond de déchirures internes et surtout de duplicité sans qu’aucune concertation n’ait eu lieu avec les autres partenaires.
Pendant ce temps, le RPT et son appareil s’organisent froidement, avec maintes turpitudes, pour maintenir à tout prix le statu quo dans le mépris total de l’indicible souffrance de notre peuple.
Le combat que je mène aujourd’hui pour un Autre Togo, n’autorise ni l’amateurisme politique, encore moins la duplicité et les stériles jeux d’appareil. La crise actuelle au sein de la CENI occasionnée par le retrait des représentants de l’opposition parlementaire à quelques heures de l’ouverture de la campagne électorale, ajoutée au constat de l’absence de synergie, de cohérence et de cohésion au sein du Front Républicain que nous avons contribué à créer, m’amène à prendre mes responsabilités devant l’histoire, notre peuple et Dieu en assumant pleinement ma candidature à l’élection présidentielle du 04 mars prochain.
Alors que s’ouvre la campagne électorale, les dernières turpitudes orchestrées par le pouvoir en place, n’autorisent pas la moindre hésitation ni tergiversation. Elles ne s’accommodent pas davantage de l’absence de stratégie et de plate forme politiques, pour venir à bout de l’implacable machine destructrice des ennemis de la République.
Je prends donc solennellement l’engagement de défendre par tous les moyens l’inexorable victoire du peuple togolais, de rassembler toutes les filles et tous les fils du Togo venus de tous horizons, quelle que soit leur famille politique autour du programme d’action d’OBUTS pour la refondation morale, politique et socio-économique de notre pays.
J’invite à l’engagement le plus profond tous les jeunes, tous les corps institutionnels et professionnels, toutes les autorités confessionnelles, nos frères et sœurs des forces de sécurité et de l’ordre, tous les membres de la communauté internationale partenaires du Togo, notamment l’union Européenne, les Etats-Unis, la CEDEAO qui se sont investis pour que la démocratie franchisse un nouveau pallier au Togo, à l’occasion de cette élection présidentielle, à se tenir mobilisés et prêts, pour veiller sans compromission de quelque nature que ce soit au bon déroulement du scrutin. Chacun pour sa part doit en toute sincérité, œuvrer à préserver l’intégrité du résultat qui sortira des urnes au soir du 4 mars prochain, dont je suis persuadé qu’après tant d’années de lutte et d’espérance, rendra au peuple sa souveraineté.
Je sais que notre cause est juste et notre engagement sans duplicité. Je suis persuadé que Dieu et toutes les forces positives de l’Univers sont à nos côtés, pour nous aider à briser les chaînes de l’oppression et rendre au peuple togolais sa Liberté et sa Dignité.
Togolaises, Togolais, Mes Cher(e)s Compatriotes,
Alors que l’heure est venue de livrer l’ultime combat politique, je me mets en route pour gravir le « Golgotha » de la Libération Nationale de notre pays. N’ayez pas peur et ayez d’abord confiance en vous-mêmes, soyez mobilisés plus que jamais pour faire vivre du tréfonds de votre être chaque couplet de notre hymne national « La Terre de nos Aïeux ». Soyez certains que nous réalisons toujours ce que nous croyons juste, prenez conscience de la force que tous unis nous représentons, ayez énormément de confiance en l’issue heureuse de cette dernière étape de notre éprouvante, mais ô combien exaltante, lutte citoyenne.
« La terre n’a pas soif du sang des grands guerriers mais de la sueur des hommes » dit la sagesse chinoise. Il en est de même sur la « Terre de nos Aïeux ».
Que Dieu nous accorde le regain d’énergie nécessaire qui fera la différence, pour que tous les regards du Monde tournés vers nous, soient témoins de l’avènement du Togo Libéré et Prospère !
Unissons-nous, tous Ensemble pour un Togo Prospère !
Source MO5-togo.com
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